Comme chaque année, Paris a lancé la saison des salons internationaux de décoration. La nouvelle édition de Maison&Objet inaugure 2018 autour d’un mot-clé : #showroom, comme un clin d’œil à la mise en scène de nos intérieurs sur les réseaux sociaux. Entre fondu au noir et surexposition, la lumière transfigure les espaces et se joue du vide, des ombres et des transparences. À nous de l’apprivoiser pour éclairer nos vies d’un jour nouveau… Coup de projecteur sur les 7 tendances luminaires de cette édition.
1. Les mobiles
C’est la découverte 2018, une tendance vivante et légère déclinée au fil des stands. De la récup’, composée de bois flotté, d’anneaux ou de cadres de cintres, aux sculptures de métal façon Calder ou Niki de Saint Phalle, comme un geste artistique affirmé en passant par des lampes déclinées en version XXL et revisitées façon mobile. Maison&Objet nous parle de poésie et d’équilibre.
2. L’Art déco
C’est le premier mouvement d’architecture et de design d’envergure mondiale, entre 1910 et 1930. Né à Paris, il doit son nom à l’exposition des Arts décoratifs de 1925, qui dévoilait des tendances graphiques, en réaction aux formes végétales et tourmentées de l’Art nouveau.
Dans les allées de Maison&Objet, on a ainsi relevé beaucoup d’appliques aux formes géométriques, entre éventails et déclinaison de cylindres. L’association de métal et de verre sablé fait merveille.
Rigueur et symétrie sont de nouveau à l’honneur depuis quelques mois, pour répondre à l’épure scandinave, réchauffée de laiton doré.
3. Les fibres naturelles XXL
Loin de nous lasser, elles nous enlacent de chanvre, d’osier, de cordages ou de bambou tissé de soie, comme des bulles légères ou des montgolfières.
Les matériaux bruts et les suspensions restent en tête des tendances 2018, travaillées avec simplicité et créativité. Une simple corde nouée ? Encore fallait-il y penser !
On note le retour des lanternes de papier, accrochées en triptyques surdimensionnés : petit budget mais gros effet.
4. Les tissages
Clin d’œil à l’artisanat du macramé, les lanières de plastique façon scoubidou, les rubans de soie ou de polyuréthane irisé, la ficelle ou la laine tamisent délicatement la lumière.
Enrubannée, la lumière s’évade et voyage dans la pièce. Un vrai travail sur les déclinaisons de teintes et les ombres projetées, repéré l’an passé et devenu une tendance majeure, passionnante et créative.
Les tissages osent les couleurs fortes, comme le noir de ces suspensions en fibre de verre durcie à la résine époxy, éditées par Moooi et signées par Bertjan Pot.
5. Le métal ajouré
C’est notre coup de cœur de l’année, qui révèle le talent des designers, sculpteurs d’ombres et de lumière. Dans cette suspension, signée par l’atelier Thierry Vidé à Paris, le métal froid se fait résille qui joue avec la chaleur de la lumière pour mieux la dessiner.
Un lustre de Philippe Hérault mesure 3 mètres de haut pour 190 kilos. Dessiné sur mesure pour habiller une cage d’escalier, il joue sur le vide et la pesanteur, afin d’accentuer la hauteur de l’espace. Enchâssés dans une structure évidée au maximum, 810 points en fibre optique LED brillent de tous leurs feux. De l’art contemporain en habit de lumière.
Enfin, le noir se décline à travers le salon, adouci par les jours et le vide. L’effet « cage surdimensionnée » reste très présent. Il n’hésite pas à s’imposer dans des espaces étroits comme des couloirs, comme une touche d’audace mais également de légèreté.
6. Les cristaux
Les lustres reviennent sur le devant de la scène, réinterprétés par les artisans de la vallée du cristal, ou remontés par des designers soucieux d’upcycling. Saviez-vous qu’au XVIIIᵉ siècle, les pendeloques de ces candélabres jouaient le rôle de loupe, pour mieux réfléchir et démultiplier la flamme des bougies ?
Les déclinaisons contemporaines s’allongent pour mieux épouser les tables que ces luminaires éclairent. S’ils sont un peu extravagants, ils brillent toujours, pour illuminer nos nuits plus belles que le jour !
En version Shabby chic, les lustres à cristaux s’allègent, dédramatisés par une décoration florale, une table vintage ou des chaises dépareillées.
7. Les ampoules à filaments
On les imaginait décliner doucement, mais voilà que les ampoules à filaments se déclinent pour mieux renaître, oblongues ou en grand, voire très grand format. On les assemble et on les mixe sans hésiter à les suspendre à des hauteurs différentes, sur des branches de bois flotté, des barres métalliques et autres tringles détournées. N’oubliez pas de choisir des ampoules ambrées d’une puissance de 40 watts maximum, pour éviter d’être ébloui par les filaments.
Source Houzz